Qu’est-ce que l’homme ? Nous postulerons qu’il est avant tout relation à. En lisant de manière ciblée L’être et le néant, nous découvrirons que, fidèle à la démarche phénoménologique, Sartre définit l’homme comme conscience de. Autrement dit, c’est parce qu’il est conscient de sa propre existence que l’homme est à la fois ouvert au monde, en décalage constant par rapport à celui-ci et fondamentalement inachevé, « incomplet ». Sartre dira que l’homme, ou encore le pour-soi « est ce qu’il n’est pas et n’est pas ce qu’il est ». Si c’est donc dans l’inachèvement, dans une forme d’inadéquation à soi-même et au monde que l’homme témoigne de sa liberté fondamentale, c’est toutefois comme un obstacle à sa liberté qu’autrui est vécu et conceptualisé. D’après Sartre, deux pour-soi ne peuvent exister ensemble, notre pour-soi se transformant automatiquement en en-soi sous le regard de l’autre. Pourtant, l’autre ne cesse de faire irruption dans le monde qui est le mien. Ou, plus justement : n’est-ce pas dans notre relation – amoureuse, professionnelle, violente, etc. – à l’autre que peut se constituer qui je suis ? Nous ouvrirons donc Sartre à la pensée de Merleau-Ponty, pour comprendre autrement l’entrelacs qui constitue le monde que nous sommes. 

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